Bilan de fin d'année revisité

La fin de l’année approche doucementet avec elle, peut-être l’envie de faire un bilan.

Mais si, pour une fois, on laissait tomber les listes interminables de tout ce qu’on aurait voulu faire, comme un petit robot bien pensant.

Et si on faisait le bilan de l’âme ?
Comme un petit sondage intérieur, comme un dialogue.

Ça pourrait ressembler à ça:

— Mais… tu es là, toi ?
— Oui. Depuis toujours.

— Ah… c’est toi que je sens parfois, en fond.
De temps en temps.
Il me semblait bien être habité·e.
Ça va ?
Parce que ça n’a pas toujours l’air très confortable pour toi…
Je sens des tiraillements, mais ma tête te fait vite taire.

Tu voudrais peut-être t’exprimer ?
Avoir le droit à la parole ?
Avoir une place plus importante dans ma vie ?

— J’ai beaucoup de choses à te transmettre.
Et si tu m’écoutes davantage, tu sentiras moins de résistances.

Je suis l’essence de tes besoins profonds.
Je suis nécessaire à ton alignement.
Je suis toi, pleinement.
Je suis la clé de ta réalisation.

— Tu sais…
j’ai grandi avec cette idée que le chemin qu’on m’enseignait était le seul chemin à suivre.
Qu’il était indéniable.
Que c’est là, et seulement là, que je trouverais une forme de salut et même l'aboutissement d'une vie.

Mais je me rends bien compte que ce système a ses limites.
Et je me sens tellement fatigué·e de continuer à le suivre.

— Alors viens avec moi.
Suis-moi.
Je vais te montrer autre chose.

— Dit comme ça, ça a l’air simple.
À t’écouter, il suffirait que je tende l’oreille pour que ma vie s’aligne et me corresponde enfin.

Mais ce n’est pas si simple.
Je sens des résistances.
La vie est dure.
La vie demande un minimum de mise en place.
Je ne peux pas tout lâcher pour te suivre.

Et puis…
je te parle depuis un moment, et tu ne m’as toujours pas dit clairement ce que tu voulais.

Tu me demandes de te suivre, mais où ?
Rien ne semble prévu.
Même pas le prochain pas.

Comment veux-tu que je t’écoute alors que tu sembles si énigmatique ?

— Je ne te demande rien d’autre qu’une écoute.
Je ne te demande pas de détruire ta vie.

Je suis là pour te rappeler à toi.
Pour t’inviter à plus d’équilibre.
À plus d’amour de toi.

Dis-moi… t’es-tu regardé·e dernièrement ?
As-tu vraiment pris le temps de ressentir ?

Je ne peux pas te promettre un chemin tout tracé.
Parce que c’est toi le·la créateur·rice de ta vie.
Et je sais qu’un chemin déjà défini serait trop étroit pour toi, trop réducteur.

Tu es bien plus que ce que tu crois...

Mais je peux te promettre une chose : plus tu m’écouteras, plus tu me feras de la place, plus ce sera facile.

Tu y verras plus clair.
Et surtout, tu ressentiras cette évidence : je suis toi.

Et ce que tu t’escrimes aujourd’hui à garder à tout prix te semblera, peu à peu, obsolète.
Tu l’abandonneras naturellement.
Sans violence, et même avec amour.

Je ne suis pas ton ennemi.
Je suis ta voix.
Je suis toi.

Suis-moi.