Burn-out : comprendre pourquoi on dépasse ses limites avant qu’il ne soit trop tard

Parce que dépasser ses limites jusqu'à l'effondrement, ce n'est pas du courage, c'est de...
2025-11-25T00:00:00+01:00

Le burn-out n’arrive jamais d’un coup, mais laisse de nombreux indices sur son passage, bien avant de réellement se manifester: fatigue chronique, irritabilité, sensibilité à fleur de peau, stress, ...
Jour après jour, dans ces moments où l’on dépasse ses limites sans même se rendre compte d'à quel point ce n'est pas normal. 
Beaucoup de personnes pensent qu’il suffit de « tenir encore un peu », de faire un effort supplémentaire, parfois même avec violence et reproches vis-à-vis d’eux-mêmes,  de prouver (inconsciemment) qu’elles sont capables de, qu'elles ont la valeur de, ... Et pourtant, ce mécanisme intérieur finit irrémédiablement par les mener à l’épuisement émotionnel, mental et parfois même physique.

Pourquoi continue-t-on d’aller au-delà de nos limites ?

Le burn-out pousse à se poser une question essentielle :
Qu’est-ce qui en nous nous pousse à ne pas écouter nos besoins ?

C'est une question qui ne trouvera pas une (bonne) réponse au moment où on se la pose. Parce que lorsque l'on frôle le burn-out, on est persuadé ne pas avoir le choix et j'insiste bien sur ce verbe "persuader" parce qu'en réalité, si on fait un burn-out, on sera forcé d'agir autrement, de trouver un autre moyen, alors cette réponse n'est recevable que par la personne qui la prononce et ne restera vraie que jusqu'au point de rupture.

Pour certains, la raison sous-jacente va être la peur de décevoir.
Pour d’autres, la croyance qu’il faut être fort, productif, irréprochable pour avoir de la valeur, parce que sans ça, on n'est rien (fausse croyance évidemment).
Il y a aussi ceux qui fuient quelque chose : un vide intérieur, un état émotionnel trop lourd, un sentiment d’inutilité ou d’échec. Le travail devient alors un refuge jusqu’à se transformer en piège.

Englués dans ce mécanisme de pensées qui a d'ailleurs façonnée jusque-là leur vie, ils avancent, encore et encore, même quand leur corps leur crie ne plus en pouvoir, pour ne pas perdre ce qu'ils ont construit. C'est bien pourtant ce même mécanisme qui les conduit à petits pas au burn-out.

Et quand le burn-out frappe, on ne peut plus faire semblant que tout va bien.
Il oblige à un arrêt brutal, qui fait nécessairement mal parce qu’il est imposé. Ce n'est pas un choix qui est fait, c'est une gifle monumentale, jamais vécue auparavant, qui va quoiqu'il en soit, les obliger à tout changer.

Le corps et l’esprit ne peuvent plus supporter un rythme qui n’a plus de sens pour eux.

Et s'il était possible de se poser les bonnes questions avant? Celles que l'on se posera de toute façon après:

Qu’est-ce que j’essaie de prouver ? De fuir ? De protéger ?
Qu’est-ce que je sacrifie depuis tant d’années ? Et surtout pourquoi je me laisse vivre ça? Pourquoi je m'impose ça, de cette manière? Parce que oui, il y a une autre réponse que "la vie est comme ça", "si je ne le fais pas tout s'écroule", parce que cet écrasant engrenage, même s'il est fait de manière inconsciente, c'est VOUS qui l'avez créé. Et la question, c'est pourquoi de cette manière? 
C'est une question cruciale à se poser pour éviter ce point de bascule. C'est d'ailleurs une question qui peut apparaître culpabilisante pour des gens qui donnent tout ce qu'ils ont, mais le but est de mettre le doigt sur le vrai problème pour pouvoir changer sa manière de fonctionner.

Prendre du recul est une nécessité.
Faire preuve d'une vraie honnêteté envers soi est une nécessité
Trouver une solution pour pouvoir lever le pied et s'écouter davantage est une nécessité.

Avant d’en arriver là, il est possible, et vital de s’arrêter pour se poser ces questions et d'avoir le courage d'y répondre. Parce que dépasser ses limites jusqu'à l'effondrement, ce n'est pas du courage, c'est de la maltraitance envers soi!