À tous ceux qui vivent le burn-out d'un proche

Vous pouvez soutenir, oui, mais vous restez une personne à part entière, on ne se perd pas dans le mal de...
2025-12-01T00:00:00+01:00

Je me permets de commencer par mettre à mal les préjugés de base avant de plonger dans des explications plus précises :
D'abord, la personne qui tombe, qui vit un burn-out, ne fait pas la comédie, ne surjoue pas ce qu'elle vit, n'a pas besoin de se reprendre avec un bon coup de pied dans les fesses, pète un plomb, oui, mais pas parce qu'elle est folle (ça, c'était avant, quand elle s'imposait un rythme inhumain), ne va pas se remettre parce qu'elle a dormi 10h d'affilée au lieu des 6 habituelles, ni parce qu'elle a (enfin) pris 15 jours de congés et non, le burn-out n'est pas le truc à la mode : si votre proche avait voulu se mettre dans l'air du temps, je vous jure, il serait allé s'acheter un super jean à la place.

 

Maintenant que vous savez tout ça, on peut parler

 

Aujourd'hui, votre proche a besoin de se poser sans avoir la pression de savoir quand il va "reprendre".
Il est en train de perdre pied parce que tous ses repères s'effondrent et qu'en plus, il reste quelques résistances qui voudraient, malgré son état, prendre sur lui et repartir comme avant, comme si rien ne s’était passé.
Au début, tout explose et la suite se fera au gré des combats intérieurs, des crises d'angoisse, du stress intense, de la constatation douloureuse de tout ce qui ne peut plus être accompli, des nouvelles aspirations, des nouvelles perspectives, d'une guérison en dents de scie mais d'une guérison quand même.
Il va falloir faire un sacré ménage dans la façon de penser, de se percevoir, dans ses attentes et les choses que la personne s'impose.
Vous l'avez compris, un sacré programme, auquel on n'a pas vraiment envie d'adhérer avec spontanéité.

 

Alors tout d'abord, quelques règles d'usage : vous pouvez soutenir, oui, mais vous restez une personne à part entière (qui elle, ne vit pas directement ce cataclysme), on ne se perd pas dans le mal de l'autre. Comment ? En gardant en tête que notre vie, notre santé mentale est tout aussi importante, voire plus (ne vous indignez pas, je suis de celles qui pensent qu'avant d'aider les autres, il faut être là pour soi) que celle de la personne en souffrance.

 

Vous êtes là pour soutenir, pas pour vivre à la place. Ce qui veut dire écouter la personne, la légitimer dans sa souffrance, ne pas la juger, lui laisser l'espace de la guérison.
Vous n'êtes pas le/la psychologue, pas le/la médecin, pas la personne elle-même et c'est d'ailleurs de cette manière que vous allez être le plus utile, en restant ancré dans votre vie.

 

Et vous, vous avez besoin de pouvoir l'accompagner dans les meilleures conditions, c'est-à-dire en étant le moins impacté possible.
La situation est déjà compliquée, ne vous rajoutez pas la prise en charge du mal de l'autre. Encore une fois, la compassion, la compréhension, oui, l'écoute, oui, la présence, oui, mais la plainte non, l'assistanat non. Ces deux derniers n'étant bénéfiques ni pour l'accompagnant ni pour la personne en souffrance.
Parce que la personne qui souffre a besoin de pouvoir s'effondrer sans perdre sa capacité à se relever.

 

Si vous en ressentez le besoin, n'hésitez pas à vous faire vous-même accompagner.

 

Enfin, il n'est pas question de dépasser vos propres limites, à commencer par cet accompagnement, qui doit rester votre choix.

 

Aussi, autorisez-vous à sortir de ce contexte régulièrement, prenez du recul, sortez, voyez des gens, faites des activités qui vous nourrissent, sportives ou autres et prenez soin de vous !